Jean-Paul CHABLAIS.

Nul objet figé parmi les sculptures de CHABLAIS: constructions sans limites où la matière - les matériaux: pierre, bois, filins - n'est qu'allusive, sert à relier les espaces, à dicter les élans, à susciter tensions et vibrations.

Commencent à s'enchaîner les visions: espadons ou dauphins bondissant à la crête des flots marins, mais aussi peut-être - et pourtant CHABLAIS ne travaille pas l'eau - Excalibur émergeant du lac.

D'où s'en suit la harpe celtique, ses cordes tendues, mais tendue aussi celle de l'arc; et de celui-là des flèches, et naturellement des cibles lesquelles à vrai dire se passent d'avoir un centre; animées plutôt d'ombres et de silhouettes, traversées d'oiseaux. Et de par leur corps élancé, leur bec acéré, on retourne à la flèche, à la vibration de l'arc, à la musique des cordes.

Allers et retours incessants que nous fait ressentir CHABLAIS. Que ses oeuvres reposent au sol (mais ce seraient pourtant des pirogues), qu'elles soient surélevées sur leurs socles ou qu'elles soient suspendues devant des parois, il parvient, par la conduite des éléments solides, à capter la résonance, l'intensité du vide.

Suggestions sans conclusion, foisonnantes, rebondissantes, errantes, dont l'enchaînement demeure constamment désiré.