Jean-Paul Chablais à Pérouges.

Il fut un temps où l'on apposait au prénom d'une personne une épithète qui exprimait le trait principal de son caractère: Jean-le-Bon, Charles-le-Téméraire, etc. Si, selon cet usage, je voulais qualifier le sculpteur Chablais pas son oeuvre, je dirais: Jean-Paul-le-Subtil.

Déjà dans ses oeuvres passées (voir Le Mausolée nr. 655 de mars 1991) se manifestait une tendance aux formes longilignes, étirées, inquiétantes ou cocasses. Cette tendance s'est affirmée dans les oeuvres exposées en août dernier à la Maison des Arts Contemporains de Pérouges. La sculpture de Chablais, suivant en cela les préceptes de la diététique de notre temps, s'est allégée.

Elle s'est allégée dans sa matière: moins de pierre, plus de bois, avec pour lier l'une à l'autre, des lacets de cuir. Elle s'est allégée de la configuration: plus de rapports à la forme humaine, une abstraction libre de toute référence.

Elle s'est allégée par l'accentuation de l'élongation des formes, par l'économie de matière dont il semble qu‘à la limite on pourrait presque se passer!

Il y a quelque chose d'immatériel d'aérien, de musical, de spirituel dans les deux sens du terme, dans cette sculpture. Oeuvre d'un elf bizarre, imprévisible, moquer... Jean-Paul-le-Subtil...!